Où vous trouverez des données sur la spiritualité, les traditions sacrées, les religions, le symbolisme, l'ésotérisme chrétien et les vieilles pierres bavardes.
Où l'idéal chevaleresque s'écrira au fil de ces lignes.
Où vous trouverez des clés pour ouvrir des portes.
Où vous lirez toutes les correspondances avec votre propre pèlerinage et le jeu de l'oie, tantôt à passer des ponts, tantôt à être bloqués dans des compréhensions figées, tantôt propulsés vers quelque nouvelle étape.
Où vous me trouverez peut-être à une croisée de chemins.
Où vous trouverez je l'espère l'étrange et lumineux pèlerin d'Emmaüs.

samedi 22 octobre 2011

In Memoriam J.L.L.

Comment naît la possibilité d'une Loge au Grand Prieuré des Gaules ?


Par un désir de combler un vide.


Création d'une nouvelle Loge, réveil d'une Loge en sommeil, déplacement géographique d'une Loge existante.


La fédération de Maçons Rectifiés autour d'une nécessité de regroupement.


Le besoin d'essaimer.


L'arrivée de nouveaux Frères d'obédiences diverses, l'intégration de Loges entières.


Un établissement légitimé par le "Haut" : au Grand Prieuré des Gaules, la Loge étant toujours souchée sur une commanderie, non issue d'un triangle (qui n'existe pas au RER).


Il y a au bout du compte une volonté inflexible qui espère contre toute attente. L'idée d'un Frère et sa concrétisation par les actes.


J'ai connu ce genre de Frères, sans aucune rationnalité sur la possibilité matérielle d'un tel établissement. Beaucoup de choses s'interposent entre la volonté et l'accomplissement, mais la force et la foi du Frère sautent les fossés et gravissent les montagnes.


Tu étais de ces Frères Jean-Louis, et j'étais confronté pour la première fois à la puissance de la volonté comme je ne l'avais jamais vue.


Et puis un jour, le Frère disparait nous laissant seuls avec... son rêve ? L'anticipation de ce qu'il voit ?


Trop tôt parti, mon BAF Jean-Louis L. nous charge d'une mission dépassant largement nos capacités ; Mais nous laisse-t-il le choix, tout comme il ne se laissait pas le choix d'abandonner.


Sommes-nous prêts à prendre la relève d'un Frère d'une telle trempe ? Non. Mais le chemin nous forgera.


Trop tôt parti ? A moins que la fructification de l'oeuvre soit intimement liée à la chute en terre du grain de blé.

Cher et Bien-Aimé Frère Jean-Louis, Le jour de la première tenue de ce que tu voulais voir naître, il y aura un siège à l'Orient pour l'Ex-Maître que tu es. Il te sera réservé ce jour là.









lundi 1 novembre 2010

Cardinales, théologales et géométriques, les vertus

Les vertus cardinales chrétiennes de justice, tempérance, prudence et force offrent aux vertus théologales (foi, espérance et charité) la possibilité de s'exprimer de par leur composition même :

Il n'est pas de vertu qui ne soit le reflet de sa source divine, et pas plus de production émanée qui ne soit l'image de la volonté divine et de son mode d'Etre.

Je n'ai guère d'image meilleure que le Delta. Composé de quatre autres deltas il est essence primordiale comme première figure géométrique et pourtant en lui il porte son accomplissement supérieur, celui de n'être plus seul. Vous voyez où je veux en venir ?
La Sainte Trinité, Une, créatrice , rédemptrice et animatrice, Père-Fils-Esprit se suffisant pourtant à elle-même comme le Principe sans nécessité d'être autre chose et ailleurs qu'en lui-même pourtant émane quaternairement son image, l'homme, corps-âme-esprit. Ainsi, le fameux "je suis le commencement et la fin, l'Alpha et l'Oméga" du livre de l'Apocalypse nous dit quelque chose de plus qu'une simple existence divine intemporelle dans le temps humain, et encore plus que la parousie. Et quoi donc alors ? Notre propre origine, marquée du divin. Et l'accomplissement (osons dire la réintégration de l'homme rassemblé d'éparpillé qu'il était) en Dieu.

Maman ! Ca voudrait dire qu'en vivant du Christ, j'unis en moi l'humain et le divin, retrouvant ma part divine, et permettant à Dieu de n'être plus une solitude sublime mais un Amour en expansion.

En y regardant bien, mes 4 vertus cardinales permettent aux 3 théologales de s'exprimer, et mes 3 théologales donnent vie et sens aux 4 cardinales.

Vertus chrétiennes et rituel d'Apprenti au R.E.R. , image de la Genèse et de la parousie ?

Au fait, bonne fête à tous les chrétiens, fête de tous les saints.


dimanche 31 janvier 2010

Règle, compas, équerre, terre et ciel


Un éclairage de plus sur la géométrie. Les considérations de Feng Xio Min qui, en s'appuyant sur son expérience calligraphique, écrit à la pointe de son pinceau quelques lignes de spiritualité :

"Le compas et l'équerre sont la haute norme du cercle et du carré. Le ciel et la terre tournent selon cette norme. Mais l'homme ordinaire s'arrête aux seules mesures du carré et du cercle, ignorant que le ciel et la terre tournent aussi avec la règle. L'homme ignorant et aveugle est diminué par la nature avec la règle du changement.
Il ne suffit pas de copier seulement les règles, il faut aussi comprendre ses principes. Sinon l'être humain reste enchainé à la règle, sans connaître la liberté.
si depuis l'Antiquité jusqu'à nos jours, les règles apparaissent comme un obstacle, cela est dû à l'incompréhension et à la non-connaissance de la règle du seul trait de pinceau."
Extrait du chapitre II, connaitre la règle, de "L'union de l'encre et du pinceau" de Feng Xiao Min.

Un proverbe chinois peut en être rapproché : "lorsque le sage montre la lune, le fou regarde le doigt". Le plus instruit des mathématiciens ou des géomètres, s'il suit ses règles sans les mettre en relation avec le livre ouvert de la nature se cantonnera dans une science plate. Les dimensions, les distances, les surfaces et les volumes parleront le langage de la matière, certes ; Mais le murmure ténu de la mise en relation des éléments entre eux et de leur parfaite cohérence ne se fera pas entendre.

Le rejet des normes et des règles produit un sentiment de liberté tout en devenant inévitablement une autre norme : celle de ne pas en avoir.

La terre le carré, ce qui est délimité, fini, le cercle le ciel, ce qui n'a ni commencement ni fin. Au jeu subtil du tracé de lettres, il se peut que tout soit encore fragmenté si vous êtes fragmenté en vous-mêmes. Une technique plus la main et le pinceau, puis l'encre, enfin le papier. Qu'allez-vous faire de ce puzzle ? Allez-vous enfin unir les contraires pour fonder noir sur blanc les bases d'une compréhension globale de la vie ? Votre main, le pinceau, l'encre et le papier ne font qu'un. Il suffit de le reconnaitre. Adaptez, c'est sans fin : Un arrangement de fleurs, faire du thé, combattre, tout cela peut participer du même esprit : réunifier l'être, pour savoir Etre.

Votre vaisseau sort d'une tempête. Fragilisé, démâté; Faut-il de nombreux échecs encore dans votre navigation duelle ? Apportez donc un troisième terme à la dualité, vous aurez alors une forme trinitaire de base avec laquelle vous pourrez rentrer au port initiatique.

vendredi 22 janvier 2010

Lafcadio Hearn


Patrick Lafcadio HEARN est un écrivain irlandais ayant pris la nationalité japonaise en résidant au pays du soleil levant.
En 1903 il écrit son livre synthétique intitulé "Le Japon" ou il tente une "interpétation de l'histoire de la civilisation, des moeurs et du caractère japonais." Il corrige les premières épreuves du livre et décède l'année qui suit.
Il permit l'introduction du Judo Kodokan aux Etats-Unis d'Amérique en mettant en relation le Président Théodore Roosevelt et le 10° dan Yamashita Yoshiaki (Yoshitsugu).

Au Japon comme en Martinique, Lafcadio Hearn s'attacha à recevoir le dépôt des mémoires populaires ; Au coeur de ses livres, des étrangetés que lui livrent ses nouveaux compatriotes, faits religieux bouddhiques et Shinto ou histoires de revenants.

Non seulement une référence dans sa compréhension de l'évolution nippone des temps médiévaux à l'ère Meiji, mais aussi un visionnaire. Sur la violence faite à l'âme nippone par l'industrialisation, il écrivait dans "Le Japon" :
"Il n'y a pas de misère dans une société patriarcale, fondée sur le culte des ancêtres, sauf dans les calamités publiques. Et alors elle se fait sentir pour tout le monde. Mais à l'ordinaire chacun y est au service d'un autre, et reçoit en échange ce qui est nécessaire à sa subsistance. Personne n'a à se préoccuper du lendemain. De plus dans une communauté patriarcale, qui se suffit à elle-même, on n'y a guère besoin d'argent : l'échange remplace le négoce.
A tous ces points de vue, les moeurs de l'Ancien Japon ressemblaient aux sociétés patriarcales de l'Europe Antique. Tant que le Uji ou clan exista, il n'y eut point de misère, sauf dans les classes des petits commerçants (...).
Le seigneur nourrissait ses vassaux, le samouraï s'occupait de ses serviteurs, le fermier prenait soin de ses laboureurs, l'artisan veillait sur ses apprentis et ses ouvriers, et les marchands assuraient le nécessaire à leurs employés. (...)
Mais les clans disparus, tout changea. L'ouvrier japonais connut, pour la première fois, la possibilité de mourir de faim. Et de même dans l'Antique Europe, les classes affranchies, les clients et la plèbe formèrent une démocratie qui réclama violemment le suffrage et les autres droits politiques, de même les gens du peuple ont, au Japon, joué un rôle politique, afin de se protéger."

Laissons Mr Hearn nous poser cette question, dans le livre cité, chapitre nommé "le péril industriel" :
(...) pour me servir d'une image du Professeur Huxley, peut-être l'Homme Primitif, en découvrant que l'Homme Moderne l'a mené dans la vallée de la mort, se révoltera-t-il, et, s'emparant de la direction des affaires, luttera-t-il farouchement pour le droit de vivre ?"

Etonnante l'organisation tribale de certaines franges de la population française, se considérant hors-les-lois établies et soumises aux lois de quartier ? Un côté obscur du légitime retour de l'Homme à la lumière des siècles ?

samedi 2 janvier 2010

Bonne année 2010


Bonne année 2010 à tous. La roue du temps tourne, et ne revient jamais en arrière. Que le Christ, moyeu de l'année puisse vous faire avancer dans la paix, la force et la santé.

jeudi 24 décembre 2009

Noël



Bonne fête de la Nativité à tous !

lundi 30 novembre 2009

Hagakure, caché sous le feuillage

Samouraï


Il y a quelque chose d'international, que dis-je, de supra-national dans la chevalerie. Un sens aigu du devoir, la nécessité d'être ferme et déterminé, le courage et l'honneur portés à leur plus haut point.
Sur le plan des points communs : Le recours à un code d'honneur, la fidélité au suzerain, une certaine noblesse des sentiments. Au spirituel, du deux refaire l'Un. Rentrer dans son tombeau, dès le lever être prêt à mourir.
En lisant ces derniers jours le "Hagakure" révélé par le film de Jim Jarmush "Ghost Dog" de Jocho Yamamoto, samouraï devenu moine, je voyais comme une sorte de fraternité entre tous les ordres chevaleresques du monde.

Extraits. Vous y trouverez sûrement de la cruauté d'un point de vue moderne. Vous y verrez aussi une grande délicatesse.

J'ai découvert que la voie du Samouraï réside dans la mort. Lors d'une crise, quand il existe autant de chances de vie que de mort, il faut choisir immédiatement la mort. Il n'y a là rien de difficile ; il faut simplement s'armer de courage et agir.

Pour être un parfait Samouraï, il faut se préparer à la mort matin et soir et même toute la journée.

Il est, en effet, aisé de trouver des qualités et des imperfections dans la conduite d'un tiers. Il est également facile de le critiquer. La plupart des gens s'imaginent que c'est par gentillesse qu'ils disent aux autres ce qu'ils ne désirent pas entendre et si jamais leurs critiques sont mal accueillies, ils considèrent qu'ils sont incurables.
Une telle façon de penser est déraisonnable. Elle donne d'aussi mauvais résultats que si on mettait délibérément quelqu'un dans l'embarras ou que si on l'insultait. Elle n'est souvent qu'une mauvaise manière de sortir ce que l'on a sur le coeur.
La critique ne doit intervenir qu'après avoir discerné si oui ou non la personne l'acceptera, qu'après s'en être fait une amie, qu'après avoir partagé ses intérêts et s'être comporté de façon telle qu'elle nous accorde son entière confiance, afin qu'elle ait foi en toutes nos paroles. C'est ensuite qu'intervient le tact. Il faut sentir le bon moment et la bonne manière d'exercer sa critique - par missive ou au retour d'une réunion particulièrement agréable -. Il faut commencer par faire état de ses propres imperfections puis amener l'interlocuteur à comprendre, sans prononcer plus de mots qu'il n'est nécessaire.

C'est pourquoi un Samouraï doit connaître ses faiblesses et passer sa vie à les corriger sans jamais avoir le sentiment d'en faire suffisamment. Il ne doit naturellement jamais être trop confiant mais il ne doit pas non plus se sentir inférieur.

Il existe ce que l'on appelle « l'attitude pendant l'orage ». Quand on est pris sous une averse soudaine, on peut, soit courir le plus vite possible, soit s'élancer pour s'abriter sous les avancées des toits des maisons qui bordent le chemin. De toutes façons, on sera mouillé.
Si on se préparait auparavant mentalement, à l'idée d'être trempé, on serait en fin de compte fort peut contrarié à l'arrivée de la pluie.
On peut appliquer ce principe avec profit dans toutes les situations.

On doit avoir la clairvoyance de ce qui va nous arriver.

En dernière analyse, la seule chose qui compte c'est la résolution du moment. Un Samouraï prend une décision après l'autre et l'ensemble remplit toute sa vie. Une fois qu'il a compris cette règle fondamentale, il n'a plus jamais à manifester d'impatience ni à rechercher autre chose que le moment présent. Son existence s'écoule tout bonnement, il se concentre sur ses résolutions.

J'adore le sommeil. En réponse à la situation actuelle du monde, je pense ce que j’ai de mieux à faire est de rentrer dormir chez moi.

Ce que je vais faire. Bonne nuit !

vendredi 30 octobre 2009

Trois plus trois = Réintégration


Marie Madeleine DAVY dans son "Initiation à la symbolique romane"(1) évoque la conception trinitaire de St Bernard non étrangère aux instructions du Rite Ecossais Rectifié :

"La Trinité a créé une sorte de trinité à son image et à sa ressemblance. Cette trinité de l'homme(2), pour répondre à sa fin et être heureuse aurait dû demeurer en Dieu et s'unir à lui (...). Par un mouvement de sa volonté propre la trinité de l'homme créée par Dieu est tombée dans une trinité contraire : de la puissance, de la sagesse et de la pureté, elle a été précipitée dans la faiblesse, l'aveuglement et l'impureté. Sa mémoire est devenue impuissante et infirme, sa raison imprudente et ténébreuse, et sa volonté impure, car cette mémoire, cette raison et cette volonté ont opéré une triple chute."

St Bernard énumère pour chacun de ces principes une triple division. Pour la mémoire les pensées affectueuses (recherche du nécessaire pour vivre), onéreuses (préoccupations extérieures pénibles) et oiseuses qui ni n'affectent ni ne chargent l'existence mais détournent de "la contemplation des choses éternelles".
Pour la raison, la triple chute est de l'ordre de la perte de "l'éthique ou science de la morale, la logique et science de l'observation, la physique ou science de la nature".
Pour la volonté, "sa ruine est triple aussi, elle est tombée des hauteurs de la bonté et de la pureté dans les bas-fonds de la concupiscence de la chair, des yeux et dans l'ambition du siècle (cf I Jean II, 16)."

St Bernard cité par M.M. Davy évoque un peu plus loin(3) la condition de l'homme pécheur pêché (repêché) par la Sainte Trinité : "C'est ainsi que le Fils de Dieu a été envoyé par son Père : il est venu et il a donné aux hommes la foi. Puis l'Esprit Saint est venu à son tour et il a donné la charité. Avec la foi et la charité, l'homme a conçu l'espérance de retourner vers le Père. Et ces vertus théologales unies l'une à l'autre ont formé comme une espèce de trident que la Trinité a lancé dans le fond de l'abîme pour ramener la pauvre trinité déchue."

Notre monde, matériel, prison pour les âmes, survit de sa propre corruption, au grand bonheur des esprits d'en-bas qui conservent leur lieu d'exil (donc leur liberté rebelle) et les véhicules prévaricateurs que nous sommes (donc une assurance sur la pérennité). Et si nous leur coupions les vivres ? L'homme christifié est tel l'Adam primordial. Libre parce qu'attaché par amour à Dieu. Nous n'exercons pas notre volonté de réintégration sur toutes choses, mais sur nous. Et c'est déjà fabuleux.


(1) Partie II, chapitre I, paragraphe 4 : La rencontre de l'homme et de Dieu.
(2) Composante corps/âme/esprit.
(3) Sermons XLV, 4, De diversis.

dimanche 18 octobre 2009

L'enfant justifie la Sagesse

Il est coutume de dire que le plan du salut contient dans la chute la promesse de la rédemption. En effet, le lignage d'Adam et Eve "écrasera la tête" du serpent (Genèse 3,15) d'une part, et d'autre part l'être humain "retournera à la glaise" d'où il a été tiré (Gn 3,19). Rien n'est dit sur l'âme vivante insufflée par Dieu en Adam (Gn 2,7), et il est juste de croire que son chemin est celui d'une réintégration originelle en Dieu.
La matière corruptible ne pouvait exister que par un retrait de l'Esprit incorruptible divin. Son Etre "remplissait" tout l'Univers, et utiliser les termes "remplir" et "Univers est par trop entaché de conceptions humainement limitées. Nous jugeons tout d'après nos valeurs temporelles et spatiales, et nous en éloigner conduit au mystère. L'intériorisation et la prière ouvrent alors des portes fermées à l'entendement. Le silence qui entoure ces choses n'est pas muet non plus, ne confondons pas. Le symbolisme est toujours aussi bavard.

Par rapport à ce salut contenu dans la chute, regardons du côté de la corruptibilité charnelle et spirituelle humaine. Le corps de chair retourne à l'élément "terre" dont il est issu, attendant d'en être relevé par la résurrection incorruptible (1 Corinthiens 15,42). L'âme vivante retourne à l'Esprit vivifiant en montant dès à présent l'échelle de Jacob qui est le Christ (Jean 1,51).

Serions-nous comme des dieux ici bas, nous n'aurions besoin ni de nous relever, ni de nous tourner vers une autre source de divinité que la nôtre ! Cette fragilité inhérente à notre condition est aussi une grâce de vacuité, un vide à combler : "Si donc quelqu'un se préserve des fautes dont je parle, il sera un vase noble, sanctifié, utile au Maître, propre à toute œuvre bonne." (2 Timothée 2,21).
La voie d'enfance prend alors tout son sens. « En vérité je vous le dis, si vous ne retournez à l'état des enfants, vous n'entrerez pas dans le Royaume des Cieux." (Matthieu 18,3). Les petits enfants recourent à leurs parents en tout, pour tout avec confiance. C'est la clé. Notre faiblesse est structurelle, c'est notre épine dans la chair, mais une épine qui est un pont vers la Providence.
Le Curé d'Ars disait que "l'homme est un pauvre qui a besoin de tout demander à Dieu", et Thérèse Martin (Ste Thérèse de l'Enfant Jésus 'Docteur de l'Eglise' en a fait sa théologie).



La Sagesse n'a-t-elle pas été "justifiée par tous ses enfants ?" (Luc 7,35). C'est notre faiblesse qui appelle sa force, notre pauvreté qui invite sa richesse, notre incapacité qui laisse le champ libre à sa grâce. Réjouissons-nous en donc.

Références de lecture :
Jakob Boehme, Nicolas Berdiaev, L.C. de St Martin.

samedi 10 octobre 2009

Une planche Rectifiée

Nous avons tous une manière différente d'aborder une "planche".

Mais il y a des constantes traversant ces sensibilités particulières, la nécessité de bosser sérieusement. Au jeu des correspondances et des analogies à faire entre le rituel, des ouvrages et votre intuition les dangers sont nombreux. Suivre ses propres lumières en est un, et une rectification sur l'Etoile du Christ toujours utile.

Voici quelques "trucs" qui me servent, faites-en ce que vous voulez :

  • Commencez tôt, les relectures en seront simplifiées jusqu'au dernier moment et les idées auront le temps de s'affiner... sauf si vous ne travaillez bien que dans l'urgence !
  • Citez vos sources au maximum, soyez précis, intégrez les références générales à votre travail et les références précises en notes de bas de page. Le modèle classique de références bibliographiques peut être intéressant (Nom de l'auteur, titre de l'ouvrage, éditeur, Année d'édition, nombre de pages du livre. En plus de ceci, la référence de la page en question est renseignante) ;
  • Liez toujours le sens au symbole auquel cas vous vous perdrez dans une forêt de symboles trop personnels;
  • Si vous êtes dans l'interrogation quant aux rapports du symbole à l'esprit du symbole, dites-le dans votre planche, mais n'affirmez que ce que vous avez vérifié ;
  • Faites du lien entre vos sources pour tisser l'habit formel ;
  • Notez quand vous y pensez les idées qui vous semblent importantes : A la mise en forme, celles qui ne sont pas nécessaires s'évaporeront d'elles-mêmes ; Saisir une notion et la déballer est peu constructif, c'est la "superposition analogique avec (je cite Jean Ursin) le Temps, l'Espace et un 3° élément » qui produira ce tissage cohérent ;
  • Epurez les redites, les phrases trop pompeuses, les exercices de style inutiles. Mais ne mettez pas sous le boisseau ce qui vous tient à coeur !
  • Soyez proches de votre V.M. et de vos Surveillants de Colonne. La fonction de second Surveillant est capitale ; Il est le référent direct des Apprentis et c'est sur de bonnes bases que l'on construit bien.
  • Etc...

Dans le contexte général où elle sera lue :

Faites preuve d'humilité. Le Maître que vous serez demain sourira peut-être en relisant ses anciens travaux ;
Ne rougissez pas non plus de ce que vous êtes : C'est vous, c'est votre vie et le chemin qui vous a mené ici ;
Ne prenez pas ombrage de "commentaires" qui pourront être faits : Un travail n'a pas a être jugé, recevez les remarques comme une valeur ajoutée s'il y en a.

Et vous, comment faites vous ?